dimanche 6 mars 2011

Les citoyens ont acquis assez d’expertises dans ces domaines pour étendre le droit de décision à tous.

Le citoyen est informé, surinformé peut-être, parfois désinformé mais la quantité des informations est énorme. Elle tue d’ailleurs parfois la possibilité de choix. Et ce citoyen surinformé… s’étonne qu’on puisse prendre des décisions à sa place sans jamais lui demander son avis.
Comme les anciens mandarins soignaient sans jamais dire au malade ce qu’il avait, ce qu’il deviendrait, les politiques actuels se réfugient dans le silence ou, pire, le slogan, pour dévoyer le vote des électeurs.
Or cette démocratie de « représentation », cette forme de gouvernement de l’ensemble par un seul, cette complète allégeance dans celui qui, un jour, a reçu l’onction du suffrage universel n’a plus beaucoup de sens aujourd’hui. Pas beaucoup plus que n’avait de sens la tradition monarchiste, la lignée des capétiens, les « rois qui ont fait la France » en ce 21 janvier 1993 où les Français décidèrent de couper leur roi en deux… La démocratie représentative a vécu… Les derniers à le savoir seront, naturellement, les « représentants », les élus… Il faut maintenant découvrir autre chose.
Au temps où les « fédéralistes » voulaient encore construire une Europe unie, ils avaient ressorti des limbes du dogme chrétien le principe de « subsidiarité » qui veut que le système englobant ne fasse jamais ce que le sous-système peut faire. Si une action peut être faite par une commune, c’est elle qui la fera, non le département ; si une décision peut être prise par un département c’est lui qui la décidera et non la région ou l’Etat ; si l’Etat peut faire c’est à lui de faire et non à l’Europe, etc. etc. Le principe de subsidiarité c’est l’autonomie poussée à l’extrême dans une Europe unie. C’est ce principe qu’il faut, maintenant, appliquer aux citoyens, aux femmes et aux hommes de France.
Un choix dans le tri des déchets : Quel est votre avis ? Un plan de circulation : qu’en pensez-vous ? Une grande salle de spectacle ou un terrain de sport : c’est à vous de choisir… Un mode de scrutin majoritaire ou proportionnel : que voulez-vous ? La relance ou la rigueur : où va votre sens du bien commun ? Il n’y aura dans cette nouvelle démocratie ni petit ni grand problème ; aucun domaine réservé à l’élite, à ceux qui croient savoir, tout devra être discuté, expliqué, adopté par l’ensemble des citoyens… Les systèmes de communication actuels sont assez performants, les citoyens ont acquis assez d’expertises dans ces domaines pour étendre le droit de décision à tous. Il restera aux politiques de lourdes taches comme celles de faire aboutir les projets collectifs, comme celle d’informer la population sur les choix véritables.

Extrait de l'édito du 28 décembre paru sur Auboisementcorrect

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